Concertation #12 – La compétitivité cachée

Sur bon nombre de services, l’offre SaaS s’étend à des acteurs globaux : dossiers patients, coordination des soins, orientation, partage d’imagerie médicale, objets connectés de santé, etc. Dans un monde post-Snowden, ceux-ci ont vite compris que même si le Privacy Shield a remplacé le Safe Harbor, il devaient compter sur une répugnance générale de leurs clients européens à laisser partir les données hors d’Europe. Ils se sont donc résignés à créer des plateformes européennes dédiées.

La France représentant 13% de la population européenne, ils ne peuvent passer à côté de l’exigence d’un hébergement agréé. Or la quasi-totalité des hébergeurs agréés actuels sont français. Ceci ne découle pas d’une règle de droit, mais d’un tropisme naturel qui fait qu’on s’adapte en priorité à son marché domestique.

De ce fait, bon nombre de ces plateformes s’implantent en France pour servir le territoire européen. On ne retrouve pas les revenus correspondant dans les chiffres des exportations, car la facturation est généralement effectuée envers la filiale française, porteuse du centre de coût correspondant. Ils représentent toutefois une part loin d’être négligeable de l’activité HDS.

Si demain la certification est une formalité élémentaire pour les grands hébergeurs généralistes, basée uniquement sur un savoir-faire technologique général et non sur une connaissance fine des usages nationaux, alors ces grands comptes négocieront des contrats globaux avec un hébergeur mondial disposant de centres éligibles en Irlande, au Royaume Uni ou aux Pays Bas.

On peut s’en féliciter au titre de « la fluidité du marché ». Mais est-ce bien malin ?